L'Ecritoire design "Déchets" 2017
Le 8 octobre 2017, j'ai été interviewé par L'Ecritoire design à propos des décos vitrine que je venais de terminer. Il me semble que l'équipe de L'Ecritoire design trouvait ces décos bizarre, et avait donc besoin d'une explication! Voici cet interview.
Vladimir, tu as créé maintenant plusieurs décorations de vitrine pour l’Ecritoire. Pourquoi cette activité ?
Les décos pour les vitrines de l’Ecritoire me permettent d’explorer de nouvelles idées artistiques. Et en fait, je dirais aussi que parfois mon travail d’artiste me donne des idées de décos vitrine. Donc ça va dans les deux sens ! Un autre avantage des décos vitrine est que ça me permet de montrer des choses au public à un rythme assez rapide, ce que je trouve intéressant.
Tes dernières décos sont assez discrètes, mais si on regarde de près, on est surpris : on découvre des cubes remplis de filets à fruits et légumes en plastique, de morceaux d’emballage, de bouts de cartons, bref, des déchets. Pourquoi des déchets ?
Il y a beaucoup de raisons. Commençons peut-être par ce qui m’a tout d’abord inspiré. Je vais chaque année dans mon pays, à Cuba, passer quelques semaines. Or, Cuba est en train de changer. Le pays est confronté à une masse de touristes, quelque chose qu’il n’a pas connu depuis la Révolution. Ça me fait penser à un choc de deux mondes : avec le tourisme viennent quantité de nouveaux objets qui nous étaient interdits à nous, Cubains (merci au blocus !!), et aussi quantité d’emballages ! Les enfants sont par exemple fascinés par des emballages de bonbons sur lesquels figurent des dessins de lapins ! Tout ceci est complètement nouveau. Avant, les bonbons venaient dans un cornet en papier brun. Alors voilà, dans les ménages on se retrouve soudain avec tous ces emballages, mais le système de levée des déchets ne suit pas. Ces déchets se retrouvent dans la rue. Les rues de la Havane, qui étaient propres dans les années 80, sont maintenant sales ! Ceci m’a frappé, cette collision de deux mondes, et j’ai des tas d’idées qui tournent autour de ce thème.
Et de là viennent les décos des vitrines ?
Oui en quelque sorte. Il faut se rendre compte que l’usage de déchets par des artistes est maintenant une vieille tradition ! Mais pour moi, c’est le contraste des rues de la Havane « avant » et « après » qui a déclenché cette ligne de travail. Pour les vitrines, j’ai simplement voulu faire quelques clins d’œil : les cubes, bien sûr, mais aussi des bouts d’emballage en papier dont les motifs m’ont intrigué : soit des dessins qui m’ont plu, soit des textes. Ces objets sont petits et plutôt discrets, car la fonction première de la vitrine est de pouvoir montrer les objets en vente.
Il y a donc pour toi une beauté dans ces déchets ?
Certainement. Les différentes matières sont intéressantes, les couleurs… Au quotidien, ces déchets, nos yeux passent dessus en les ignorant, ou alors s’irritent de les trouver là où ils ne devraient pas être. Je voulais, par une mise en forme discrète, leur donner une nouvelle fraîcheur capable d’accrocher notre regard, tout cela avec une pointe d’humour…En faisant ces petits rouleaux, j’ai, en quelque sorte, reproduit la boîte à bonbons dans laquelle nous avons tous mis la main. Ainsi la boucle est bouclée… Et je mets en relation ces déchets, par définition sans valeur, avec des objets qui ,eux, ont été pensés et dessinés pour allier fonctionnalité et esthétique. En ce moment, je travaille beaucoup le dessin. Je pense que ces vitrines sont une préparation pour un travail qui intègrera ces matériaux à mes dessins.
Vladimir, tu as créé maintenant plusieurs décorations de vitrine pour l’Ecritoire. Pourquoi cette activité ?
Les décos pour les vitrines de l’Ecritoire me permettent d’explorer de nouvelles idées artistiques. Et en fait, je dirais aussi que parfois mon travail d’artiste me donne des idées de décos vitrine. Donc ça va dans les deux sens ! Un autre avantage des décos vitrine est que ça me permet de montrer des choses au public à un rythme assez rapide, ce que je trouve intéressant.
Tes dernières décos sont assez discrètes, mais si on regarde de près, on est surpris : on découvre des cubes remplis de filets à fruits et légumes en plastique, de morceaux d’emballage, de bouts de cartons, bref, des déchets. Pourquoi des déchets ?
Il y a beaucoup de raisons. Commençons peut-être par ce qui m’a tout d’abord inspiré. Je vais chaque année dans mon pays, à Cuba, passer quelques semaines. Or, Cuba est en train de changer. Le pays est confronté à une masse de touristes, quelque chose qu’il n’a pas connu depuis la Révolution. Ça me fait penser à un choc de deux mondes : avec le tourisme viennent quantité de nouveaux objets qui nous étaient interdits à nous, Cubains (merci au blocus !!), et aussi quantité d’emballages ! Les enfants sont par exemple fascinés par des emballages de bonbons sur lesquels figurent des dessins de lapins ! Tout ceci est complètement nouveau. Avant, les bonbons venaient dans un cornet en papier brun. Alors voilà, dans les ménages on se retrouve soudain avec tous ces emballages, mais le système de levée des déchets ne suit pas. Ces déchets se retrouvent dans la rue. Les rues de la Havane, qui étaient propres dans les années 80, sont maintenant sales ! Ceci m’a frappé, cette collision de deux mondes, et j’ai des tas d’idées qui tournent autour de ce thème.
Et de là viennent les décos des vitrines ?
Oui en quelque sorte. Il faut se rendre compte que l’usage de déchets par des artistes est maintenant une vieille tradition ! Mais pour moi, c’est le contraste des rues de la Havane « avant » et « après » qui a déclenché cette ligne de travail. Pour les vitrines, j’ai simplement voulu faire quelques clins d’œil : les cubes, bien sûr, mais aussi des bouts d’emballage en papier dont les motifs m’ont intrigué : soit des dessins qui m’ont plu, soit des textes. Ces objets sont petits et plutôt discrets, car la fonction première de la vitrine est de pouvoir montrer les objets en vente.
Il y a donc pour toi une beauté dans ces déchets ?
Certainement. Les différentes matières sont intéressantes, les couleurs… Au quotidien, ces déchets, nos yeux passent dessus en les ignorant, ou alors s’irritent de les trouver là où ils ne devraient pas être. Je voulais, par une mise en forme discrète, leur donner une nouvelle fraîcheur capable d’accrocher notre regard, tout cela avec une pointe d’humour…En faisant ces petits rouleaux, j’ai, en quelque sorte, reproduit la boîte à bonbons dans laquelle nous avons tous mis la main. Ainsi la boucle est bouclée… Et je mets en relation ces déchets, par définition sans valeur, avec des objets qui ,eux, ont été pensés et dessinés pour allier fonctionnalité et esthétique. En ce moment, je travaille beaucoup le dessin. Je pense que ces vitrines sont une préparation pour un travail qui intègrera ces matériaux à mes dessins.